L'effet de l'épidémie se fait aussi sentir sur l'économie du fret. La filiale de la SNCF, comme ses concurrents du privé opérant en France, perd de l'argent depuis des années. Les derniers mois n'ont rien arrangé. Le conflit sur les retraites, qui a suivi celui sur la réforme du statut de l'entreprise, a creusé ses pertes. « On avait des liquidités pour tenir deux à trois ans, mais là, avec cette épidémie, c'est la catastrophe, observe Xavier Lemaire, syndicaliste à l'Unsa. Le fret est en apnée, et on craint vraiment la fin de l'année. » Les cheminots de la filiale n'ont, en fait, qu'un petit motif de sourire : depuis quelques jours, enfin, on se rend compte de l'importance de leur activité.