Coronavirus : coup de frein sur le fret

Coronavirus : coup de frein sur le fret
/ Le transport de marchandises par rail souffre. Il est pourtant essentiel à la bonne marche du pays en temps d'épidémie, notamment pour l'alimentation.
C'est une sorte d'"effet papillon", lorsqu'un événement localisé déclenche toute une série de manifestations loin de là où il s'est produit. Les céréaliers en ont subi plusieurs ces derniers jours. Un professionnel de l'amidonnerie (extraction d'amidon à partir de végétaux) raconte la difficulté de prévoir le transport des marchandises par le rail, dont il a pourtant grand besoin. Les prévisions de trafic, dit-il, "peuvent changer d'heure en heure. On peut avoir chargé un train, et apprendre que finalement il ne part pas, car le conducteur a été placé en quarantaine, son épouse ayant le coronavirus".
Le fret ferroviaire est essentiel pour la profession. Il transporte chaque année des millions et des millions de tonnes de céréales – la filière en produit près de 70 millions par an –, ainsi que des pommes de terre et autres denrées, dont une moitié entre au cœur des usines par le rail. "Nos trains doivent arriver à l'heure pour pouvoir regrouper les silos et charger les marchandises. Normalement, tout est prévu à la minute près. Nous avons des stocks tampons, mais nous fonctionnons sur un système de flux tendus. Le transport ferroviaire est stratégique pour nous."
/ Le fret est en apnée

L'effet de l'épidémie se fait aussi sentir sur l'économie du fret. La filiale de la SNCF, comme ses concurrents du privé opérant en France, perd de l'argent depuis des années. Les derniers mois n'ont rien arrangé. Le conflit sur les retraites, qui a suivi celui sur la réforme du statut de l'entreprise, a creusé ses pertes. « On avait des liquidités pour tenir deux à trois ans, mais là, avec cette épidémie, c'est la catastrophe, observe Xavier Lemaire, syndicaliste à l'Unsa. Le fret est en apnée, et on craint vraiment la fin de l'année. » Les cheminots de la filiale n'ont, en fait, qu'un petit motif de sourire : depuis quelques jours, enfin, on se rend compte de l'importance de leur activité.

"Dans la crise sans précédent que nous vivons, l’activité de fret ferroviaire est stratégique pour éviter une rupture dans la chaine d’approvisionnement des entreprises. Le gouvernement doit sans tarder adopter des mesures concrètes de sauvegarde en faveur des entreprises engagées dans le fret ferroviaire, pour assurer la continuité du service", déclare Pascal SAINSON, Président de la Commission fret de l’AFRA.
Image

Partager

Rester informé

COM_SPPAGEBUILDER_ADDON_OPTIN_PLATFORM_ACYMAILING_NOT_INSTALLED